Renaissance, Eldorado, Utopia... Lille aime décidément le XVI° siècle, ce siècle même où germèrent les premières conceptions utopiques – que ce soit l’Utopie de Thomas More ou la Cité du soleil de l’Italien Tommaso Campanella. A-t-on affaire à une récupération fallacieuse des idéaux utopiques ? Ou y a-t-il à l’arrière-plan un projet cohérent ? Qu’est-ce qui, chez ces premiers utopistes, inspire tant Martine Aubry et Lille 3000 ?
Histoire & Culture
A la une
L’industrialisme : une histoire belge
Si l’Angleterre est à compter des années 1760 le « lieu classique du capitalisme » (Marx) ; la Belgique est au XIX° siècle la deuxième puissance industrielle du monde. Mêmes révoltes et mêmes résistances ouvrières contre cette même « révolution ». Les travailleurs belges multiplient les bris de machines jusqu’à donner le coup d’envoi de la Révolution nationale, en 1830. Un pays né d’une révolte « luddite » ?
Le Front lillois de la guerre d’Algérie
Les 2 500 à 3 000 Algériens de Lille ont intégré les rangs indépendantistes bien avant les débuts de la guerre en 1954, d’abord aux côtés du leader nationaliste Messali Hadj, avant que le mouvement ne se scinde et que les militants ne soient pris entre deux feux, sinon trois. La police, la lutte entre les partisans de Messali et ceux du F.L.N., et le feu de l’O.A.S.
L’Ecosse passe à l’orange - Les Lumières écossaises théorisent l’industrialisme néerlandais
Les mots suivant les choses - matérielles ou intellectuelles - on ne s’étonne pas que la « division du travail » ait été mise au point dans les chantiers navals et les manufactures textiles des Pays-Bas, avant d’être ainsi nommée par Bernard de Mandeville, un Néerlandais. Puis théorisée par les « Lumières écossaises », issues des universités de Glasgow et d’Édimbourg.
1688 : l’Angleterre passe à l’orange
Vous pensiez que l’Angleterre n’avait été conquise qu’une fois, en 1066, par Guillaume le Normand, époux de Mathilde de Flandre ? Erreur. Vous gardiez le vague souvenir que l’Angleterre avait fait sa révolution bourgeoise un siècle et demi avant la France, en 1640, avec le puritain Olivier Cromwell, et connu une sorte de réplique en 1688, afin d’achever un triomphe sans retour ? Erreur encore, c’est plus compliqué que ça. Si cette étrange invasion/révolution a pu réussir en 1688 en Angleterre, c’est que celle-ci était depuis un siècle et demi en voie d’orangisation – mais les vrais historiens disent de néerlandisation : going dutch. Reprenons donc l’orangisation de l’Angleterre depuis ses débuts.
Du café du commerce aux « Lumières hollandaises » - et de la tolérance au développement séparé (apartheid)
Nous voici au « Siècle d’or » des Provinces Unies, petit État de deux millions d’habitants, qui, ayant édifié la première République, le premier empire colonial et la première puissance économique mondiale, répand ses « Lumières » (Érasme, Van den Enden, Spinoza) notamment sur la France du Roi Soleil, de Colbert, Descartes, La Mettrie, Diderot, etc. Les Lumières de la raison. Déjà aux schismes protestants, luthériens, calvinistes & cie, succède une critique matérialiste, sinon athée, portée par des penseurs issus de toutes confessions.
L’éthique catholique et l’esprit du capitalisme
On verra ici, comment la Reconquista hispano-catholique des Flandres au XVI° siècle, contre les protestants repoussés aux « Pays-Bas du nord », mobilise les arguments, anciens déjà, des franciscains et des dominicains, en faveur du commerce de l’argent. À l’avant-garde de cette reconquête, le corps d’occupation spirituel des jésuites - 3 000 frères pour 32 000 habitants, à Lille au début du XVII° siècle : un pour dix – et leur champion, Léonard Lessius de Louvain (1554-1623), « l’Oracle des Pays-Bas ». Quand il s’agit d’argent, tous les hommes sont de la même religion, selon Voltaire. Mais on verra en fin de compte qu’il ne s’agit pas tant d’argent que de puissance et des moyens de la puissance.
Les huguenots à la conquête du (Nouveau) Monde
Les huguenots, émigrés protestants de France, furent parmi les plus actifs de cette classe de bourgeois, qui, du XVIe au XVIIe siècle, déclenchèrent aux Provinces-Unies des Pays-Bas, puis au Royaume Uni, aux Etats-Unis, en Europe et dans le monde entier, un séisme philosophique, politique, économique dont l’importance, tel un raz de marée né loin des côtes, ne se révéla qu’à la fin des guerres napoléoniennes, avec la « révolution industrielle ».
Contre la Banlieue totale, revenir à la géographie avec Bernard Charbonneau
Mais pourquoi diable Charbonneau est-il si méconnu – méprisé ? - par les milieux de la géographie, de l’urbanisme, de l’architecture, de la sociologie urbaine ? Notre ami Richard Pereira a suivi cinq années d’enseignement de géographie à l’université. Il n’y a jamais entendu parler de ce fondateur de l’écologie politique, auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur les relations qu’entretiennent les sociétés humaines avec leur environnement.
Jean Calvin et l’esprit de l’industrialisme
C’est venu de Picardie que Jean Calvin (1509-1564), le sombre prophète du protestantisme, fixe les traits de ce qu’on pourrait nommer la mentalité « orangiste ». Établi d’abord à Genève, le calvinisme impose son dogme impitoyable et une théocratie républicaine qui va modeler la communauté réformée, politiquement et économiquement, et par conséquent tous les pays où elle impose sa domination. Que ce soit en Suisse, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Écosse, en Amérique et jusqu’en Afrique du sud.
* * *
Premières scissions dans l’église
Avant Calvin, il y a Luther, Arnaud de Brescia, Valdo de Lyon, Wyclif d’Oxford, Jan Hus de Prague, qu’il faut évoquer pour comprendre ces sectes néerlandaises, terreau de l’orangisme. La Réforme sera l’aboutissement d’une longue histoire d’émeutes et de jacqueries contre l’accaparement du dogme et des richesses chrétiennes.
Avec la Compagnie Protéo, le Projet Manhattan irradie le Plan de Relance
Renart profite d’un Plan de relance à cent milliards pour présenter sa contribution à l’écriture du spectacle L’Apocalypse selon Günther mis en scène par Louise Wailly. La scène se déroule au sein du « Projet Manhattan », le programme industriel et scientifique le plus cher de l’histoire.
Aubry ou l’art du mépris : en 2020, le design enterre Min p’tit quinquin
Deux chiffres et tout est dit de la politique culturelle d’Aubry. Fin 2019, la Métropole s’empresse de claquer 3,8 millions d’euros pour « Lille Capitale mondiale du design ». Pour le bicentenaire de la naissance d’Alexandre Desrousseaux, né en 1820 dans le quartier Saint-Sauveur à Lille : que tchi.
...
Quand les bourgeois flamands inventaient la commune
Nous savons tous qu’il y a 36 000 communes en France et tous, nous connaissons le nom de la Commune, l’insurrection populaire parisienne de 1871. Mais pour connaître l’origine des communes, il faut remonter dans les Flandres, vers l’an mil, à l’essor des bourgs (burg), quand les bourgeois, marchands et artisans, unis entre égaux par des serments d’entraide et d’amitié, résolvaient de s’administrer eux-mêmes.
Bleue comme une orange
Vous savez bien sûr que le Nord, de la mer aux Ardennes, de la Somme à… à quoi d’ailleurs ? a longtemps fait partie des Flandres et de ces pays, bas et vagues, qui, de Groningue en Picardie, ne cessent de s’unir et se désunir depuis vingt siècles, comme terre et mer au gré des marées. Mais saviez-vous que c’est d’ici, au moyen âge, qu’était partie la révolution agricole qui bouleversa l’Europe ? Puis cette révolution industrielle qui conquit l’Angleterre ?
La Philosophie devenue folle
Jacques Luzi a lu pour nous La Philosophie devenue folle de Jean-François Braunstein, une critique du "postmodernisme". La « philosophie devenue folle » correspond à l’ensemble des « ratiocinations politiquement correctes » issues de différents courants de la philosophie contemporaine, d’origine anglo-saxonne, d’inspiration utilitariste ou postmoderniste, unis dans la même « volonté déterminée d’effacer, au sens strict, toutes les frontières. »